Andrée Acézat, oublier le passé

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Une fois n’est pas coutume, La Petite Brute accueille une artiste, quoique très hors des normes… Andrée Acézat étudia aux Beaux-Arts de Bordeaux et se consacra ensuite à une peinture de genre plutôt rebattue – nus, paysages, natures mortes d’honnête facture mais sans génie.
Cela dura jusqu’à ses 70 ans, lorsque – par un mystère encore non éclairci – elle rompit les ponts avec tout ce qu’elle avait pratiqué jusque-là. Elle se mit à dessiner comme une enfant un cortège de petits bonshommes croqués d’après ses rencontres, grosses têtes enflées vissées à des troncs d’un seul bloc, d’où des membres grêles peinent à s’extirper.
Andrée Acézat ne voulait pas vendre. Ce dont elle se séparait, elle l’offrait. Dans la région de Bordeaux, on rencontre au hasard des brocantes quelques-unes de ces œuvres expressives, d’une sincérité entière et malicieuse.
C’est ce qui a incité Bruno Montpied, armé de son poignard subtil, à se lancer à la recherche de cette singulière anonyme…
Bruno Montpied est un spécialiste des arts de l’immédiat, compilateur de sites insolites et de créations spontanées dans son blog, Le Poignard subtil, et auteurs de nombreux articles tant en France qu’à l’étranger, sur le sujet.