Il était une fois douze chameaux, gardés par un jeune berger. Soudain, à l’horizon, apparurent deux avions de chasse… Comme dans son précédent roman, Aboudiguine, André Pauly articule son récit autour d’une parabole.
Dans ce roman, le narrateur Hicham, petit dealer de banlieue, est recruté par les services secrets pour surveiller, sous couvert de formation professionnelle, de jeunes femmes d’Argenteuil candidates potentielles au départ en Syrie. L’une d’elles, Leila, est particulièrement perméable à la propagande islamiste (« On nous diabolise ? Tant mieux, nous sommes des diables ! », proclame-t-elle). Hicham noue alors avec elle une relation équivoque qui le conduira au Maroc et finira mal. C’est un récit passionnant, souvent surprenant, doublé du tableau d’une banlieue plus déculturée que « multiculturelle ».
L’auteur : Ancien cambrioleur et braqueur, André Pauly a changé son fusil d’épaule. Il mène une vie paisible au rythme du petit train-train de La Palmyre – tortillard dont il est, à la belle saison, le vaillant conducteur, narrant ses historiettes aux passagers et les publiant dans la collection du même nom : Le Petit Indien, contes du bagne (2006), Le Sang de vigne (2009), Poussikette (2010), Aboudiguine (2015). Il vit à Argenteuil, qu’il connaît comme sa poche.