Tranches de chagrin

« Jean-Marc est peut-être le seul à ouvrir cette large armoire, ça fait partie de ses habitudes de tournée : voir s’il y a pas du produit qui s’est déversé. Et ce n’est pas un tas d’engrais qu’il découvre. Au début, il n’arrive pas à identifier ce que c’est : comme un amas de tissu ensanglanté. Avec sa torche, il essaie de voir au plus près ce que c’est et lorsqu’il distingue ce qui ressemble à une main qui émerge, il crie. (…) Alors il court dans les allées, dans les escaliers pour rejoindre ses collègues. Lorsqu’ils le voient arriver, par la baie vitrée, avec cette air épouvanté, ils n’ont pas envie de plaisanter, ils savent qu’il vient de se passer quelque chose de grave.
— J’ai retrouvé le petit, lâche-t-il dans un souffle, il est mort. »