Poésies de Marx

« Le violoneux racle les cordes,
Ses cheveux châtains sont en batailles,
Il porte épée à son côté, il est drapé
Dans un ample habit froissé.


– Violoneux, d’où te vient cette fureur de jouer ?
Pourquoi jettes-tu ces regards farouches
à l’entour ?
Pourquoi ton sang bouillonne-il comme la houle ?
Quel désespoir guide ton archet ? »


– Eh quoi d’une main sûre je plonge
Mon épée noire de sang dans ton âme.
Cet art, que Dieu rejette et qu’il ignore,
Des fumées de l’Enfer me monte à la tête.


Jusqu’à m’ensorceler, à dérégler mes sens :
Avec Satan, j’ai fait affaire, et depuis lors
C’est lui qui tient mes comptes, lui qui bat la mesure
Et moi, toujours plus libre, je joue la marche funèbre.


Je la joue sombre, je la joue claire
A rompre cordes et archet, à me fendre le cœur.”


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