Alors que le pourrissement de ce monde n’en était qu’à ses prémices, les situationnistes surent mettre à nu une société hypnotique, soumise au mensonge totalitaire de l’économie et détournant les hommes de leur destin de jouissance, de la vie elle-même.
Dans le champ de ruines d’une civilisation suicidaire, l’agglomérat de tours en papier cimenté par les servilités quotidiennes n’en finit plus, désormais, de s’effondrer. L’absurdité si visible des massacres et des dévastations, perpétrés par le culte du rentable et par ses faux ennemis, incite plus que jamais à la construction de nouvelles situations, à la création d’un monde nouveau — libre et passionnant.
Jusqu’à présent les êtres humains se sont contentés de contempler le spectacle de la fin du monde : il s’agit maintenant de précipiter la fin du monde du spectacle, afin de ne pas disparaître avec lui.
Ce sera maintenant ou jamais…
Nous n’avons pas peur des ruines
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par