Comme tout finit par se savoir en ce cybermonde, les auteurs ont eu accès en quelques clics à un document officiel chinois, aussi confidentiel qu’instructif. Il s’agit d’une liste qu’aurait établie la police de l’Internet et qui répertorie par avance les vocables à censurer dans l’espace électronique dès les premiers balbutiements d’une révolte redoutée.
C’est un extrait de ce long inventaire des mots faisant peur au pouvoir chinois que nous publions ici. Nous avons simplement ajoutés nos propres commentaires aux nébuleuses raisons alléguées par les cyberflics — tant il est vrai que c’est de l’obscurité que jaillit la lumière.
Cet exercice de style est l’occasion de dénoncer les contradictions du régime et de sa propagande, dans la lignée de Simon Leys et de la Bibliothèque asiatique, qui critiquaient seuls en France le régime chinois dans les années 1970 tandis que toute l’intelligentsia « progressiste », et singulièrement, la haute sinologie, baignait en pleine maolâtrie. Ce pamphlet sans mauvaise foi permet également d’informer le lecteur français sur la situation sociale en Chine, qui menace de déboucher sur des troubles de très grande ampleur, dont les conséquences sur le fonctionnement du système commercial mondial seraient d’une ampleur inégalée.
(Les mots qui font peur version chinoise à télécharger)
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