Après un séjour dans les camps de concentration français, il s’évade et s’installe à Paris pour le restant de sa vie. Ouvrier d’usine, il milite d’abord dans la mouvance trotskiste puis se joint aux petits groupes qui réfutent la notion d’« l’État ouvrier dégénéré » pour définir le despotisme soviétique et exposent sa nature capitaliste. En mai 1968, Paco et ses collègues d’usine prennent parti pour les étudiants révolutionnaires, ils sont à nouveau catalogués comme des « éléments suspects » par les chefaillons de la CGT.
Dans cet itinéraire, le protagoniste s’efface souvent derrière le mouvement de l’Histoire. En suivant son parcours, on revisite les événements à l’aune de la vie des individus, avec leurs contradictions et leurs ambiguïtés.
Paco et ses amis, jeunes militants pris dans le tourbillon de la révolution, ont eu le courage de rompre avec le mensonge et le conformisme staliniens. Ils ont trouvé dans le POUM un cadre organisationnel atypique préservant le principe de l’autoémancipation sociale. Ils y ont puisé une raison de vivre… et, pour beaucoup d’entre eux, de mourir.
Les auteurs
Charles Reeve a publié un récit de voyage sur le capitalisme à la chinoise, rédigé avec Hsi Hsuan-wou : Bureaucratie, bagnes et business (1997). Ainsi que de nombreux ouvrages politiques et historiques, notamment Le Tigre de papier (1972), l’un des rares ouvrages, alors, à dénoncer l’imposture maoïste.
Sur le Portugal, son pays d’origine, il a publié, Portugal, l’autre combat, puis L‘Expérience portugaise (sur la conception putschiste de la révolution sociale), Les Œillets sont coupés et La Mémoire et le feu (sous le nom de Jorge Valadas).
Raul Ruano Bellido, historien andalou, est l’auteur d’un livre sur la mémoire de vieux militants de
base de la CNT, Sociología y anarquismo,
análisis de una cultura política de
resistencia et anime un blog, Sociología,
anarquismo y educación.